Ce jeudi 7 février 2013, monsieur Jean-Claude JESIOR, président de l’association CRISTAL « Clarté et transparence à LAVAL » était invité comme partie civile à l’audience de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Grenoble suite à l’appel formulé par monsieur Jean-Pierre PAGANON, ancien maire de la commune de LAVAL (38190) contre une ordonnance de placement sous contrôle judiciaire pour des faits de « faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique ».
Pour comprendre, il faut remonter quelques années en arrière. En 2005, malgré un avis défavorable de la Direction Départementale de l’Equipement et un recours gracieux du préfet, monsieur Jean-Pierre PAGANON a accordé un permis de construire à son « gendre ». Suite à une mise en demeure du préfet, il a pris un arrêté pour cesser les t
ravaux (près de 7 mois plus tard). Le tribunal administratif a annulé ce permis. La maison a quand même eu le temps d’être construite.
Ce qui pose souci, ce sont deux délibérations de mai 2005 (autorisations à défendre) qui n’auraient jamais été débattues en conseil municipal et ajoutées au registre des délibérations. L’association CRISTAL avait déposé plainte pour faux et usage de faux mais cette plainte avait été « étrangement » classée sans suite. L’association a diligenté un cabinet d’expert près la cour d’appel pour expertiser le registre des délibérations. Les conclusions sont extrêmement claires : « Les fibres arrachées sur le pourtour du verso de la page 84 indiquent qu’un document a été décollé de bas en haut et de la gauche vers la droite. L’absence de numérotation dans la partie inférieure droite et l’usage d’une police de caractères réduite d’un point uniquement sur ce feuillet trahissent les manipulations réalisées par un faussaire ; il apparaît dès lors hautement probable que le feuillet du compte rendu du conseil municipal du 27 mai 2005 collé au verso de la page 84 du scellé 3 ne correspond pas au document d’origine qui a été décollé pour être remplacé par celui-ci ».
Suite à cette expertise, l’association a, à nouveau, porté plainte contre X avec constitution de partie civile en octobre 2009. Le montant de la consignation a été fixé à 2000 euros (somme importante pour une toute petite association !).
En trois ans, cette affaire semblait ne pas avoir avancée. Avec cette audience, on s’aperçoit que la justice s’interroge également sur le rôle de l’ancien maire monsieur Jean-Pierre PAGANON sur ce travail de faussaire.
Rappelons que l’Article 441-4A du code pénal punit :
« Le faux commis dans une écriture publique ou authentique ou dans un enregistrement ordonné par l'autorité publique est puni de dix ans d'emprisonnement et de 150000 euros d'amende.
Les peines sont portées à quinze ans de réclusion criminelle et à 225000 euros d'amende lorsque le faux ou l'usage de faux est commis par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public agissant dans l'exercice de ses fonctions ou de sa mission. »
Espérons que cette association pourra savoir désormais rapidement si leurs doutes, confirmés par l’expertise étaient bien fondés.